Sur son 12e album en carrière, R. Kelly a voulu retourner à la base de son R&B brûlant et lascif, presque pornographique. Les préliminaires sont particulièrement bien entamées avec Legs Shakin’, une pièce d’ouverture rétro-90s, kitsch à souhait, incluant chuchotements sensuels, claquements de doigts passionnels et fantasmes corporels nocturnes. Le chanteur de Chicago tombe ensuite dans la métaphore salace et peu étoffée. «I wanna lick the middle like an Oreo», répète-t-il sur Cookie pour faire valoir son immense talent oral. La suite de l’album est tellement ridicule qu’on croirait à une parodie, alors que Kelly s’évertue à chanter des insanités de plus en plus infâmes sur Throw This Money On You et Marry The Pussy. Au fond, la seule force de Black Panties, et non la moindre, est sa constance minimaliste qui laisse une place considérable à la voix vigoureuse de Kelly. Lorsque combinée à des brûlots soul langoureux comme Genius ou Shut Up, cette homogénéité témoigne d’un talent mélodique certain, qui gagnerait à être mis de l’avant plus souvent.
À écouter
Cookie http://www.youtube.com/watch?v=F9OhxEA5NHY
