10 œuvres d’art extérieures à contempler au Québec
De Sherbrooke à Chicoutimi en passant par Gatineau, les murales et les sculptures de qualité pullulent sur le territoire, notamment grâce à la Politique d’intégration de l’art à l’architecture. Un corpus étalé à la grandeur de la province et qu’on avait envie de survoler.
Le Passe-Temps
Qui: Cooke-Sasseville
Où: Le Massif de Charlevoix (Petite-Rivière-Saint-François)
Sise en pleine nature, au ras d’une passerelle haut perchée, cette œuvre du prolifique duo de Québec (nationalement célébré pour La rencontre du Centre Vidéotron) fait corps avec le massif et sa rivière avoisinante. Surréaliste au possible, cette myriade de pagaies rouge, verte, jaune et orange évoque, d’un certain sens, le mythe de La Chasse-Galerie.
Sans titre
Qui: Cyrielle Tremblay
Où: Côte de la Pente-Douce (Québec)
Son travail se déploie sur tout un continent, de Québec à Mexico en passant par Manhattan. Portée par des motifs fantaisistes et ce goût qu’elle cultive pour les couleurs franches, le rose et le bleu tout spécialement, la muraliste Cyrielle Tremblay ne recule pas devant le plus vaste des canevas. Son dernier fait d’armes à la maison: cette fresque qui continuera d’embellir le secteur, l’artère immortalisée par Roger Lemelin, pendant encore une année.
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Des territoires coulés dans nos veines
Qui: Annie Boulanger, Annie Hamel, Valéry Hamelin, Ariane Ouellet, Johannie Séguin et Brigitte Toutant
Où: Viaduc du boulevard Rideau (Rouyn-Noranda)
Au rayon musical, aucun auteur-compositeur-interprète abitibien ne rallie autant de cœurs que Richard Desjardins. Plutôt que d’opter pour un portrait du principal intéressé, l’hommage orchestré par ce vaste groupe de fresquistes se déploie sur toute une série de scènes figuratives, l’expression picturale de quelques-unes de ses plus belles chansons.
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La vélocité des lieux
Qui: BGL
Où: Carrefour Henri-Bourassa-Pie-IX (Montréal)
Cette œuvre en est une qui donne le vertige, le tournis – dans le bon sens du terme. Spectaculairement gigantesque, la grande roue des trois cabotins aux propensions d’architectes (ou d’ingénieurs chez Beauce Carnaval, c’est selon) détourne l’habitacle des bus de la STM pour les réduire à leur plus simple expression. Des wagons scellés à jamais et transportant leur lot de fantômes friands de sensations fortes.
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Intersections
Qui: IIana Pichon et Cyndie Belhumeur
Où: Coopérative Paradis (Rimouski)
En plus de proposer une solide programmation d’expos en saison, le centre d’artistes Caravansérail en est, ces jours-ci, à étendre ses tentacules jusqu’à la rue. Nuances pop et motifs séduisants s’entrechoquent sur cette murale purement abstraite en apparence, mais qui recrée en fait des formes trouvées via Google Map sur une carte rimouskoise datant de 1946.
Le joueur de flûte de Hamelin
Qui: Pantonio
Où: Place de la Cité (Sherbrooke)
On reconnaît l’Açoréen à sa palette bleutée, à ses vagues (ou serait-ce des algues?) dotées de visages où s’emmêlent sarcelle et marine. À la fois onirique et inquiétante, et donc parfaitement en phase avec le reste de sa production, cette réalisation de 2014 se réfère directement au conte homonyme des frères Grimm.
Neiges éternelles
Qui: Lucie Bulot et Dylan Collins
Où: Place Royale (Québec)
Avec cette installation néo-kitsch de grande échelle, ces deux architectes d’origine française rivalisent d’humour et s’autorisent un commentaire un tantinet âpre à l’égard des touristes qui monopolisent le Vieux-Québec. En ces lieux, ce secteur quasi déserté des locaux, est-ce que le moindre pan de patrimoine, de notre histoire, est appelé à se changer en attraction pour tours guidés?
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Traces
Qui: José Guénette
Où: 191, promenade du Portage (Gatineau)
Réalisée au pochoir et dans un style rappelant celui de Banksy, cette œuvre monumentale de José Guénette se veut en tout point historique, marquée par le souvenir du grand feu de Hull qui aura sévi au tournant du siècle dernier. Au cœur de cette fresque trônent deux personnages, deux gamins exhumés des archives photo de la ville.
Walla Volo
Qui: Ola Volo
Où: Aire commune (Montréal)
Kazakhstanaise d’origine, la vibrante Ola Volo s’inspire précisément du folklore de ce pays qui l’a vue grandir pour peindre les larges murs confiés à ses pinceaux. Bien qu’elle ait apposé sa touche à moult façades de Montréal, notre choix s’est arrêté sur sa plus imposante offrande en date. Cette création déployée sur 15 000 pieds carrés laisse croire à un autoportrait.
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Polaris
Qui: Étienne Boulanger
Où: Carrefour giratoire Talbot (Saguenay)
Par-delà la réserve faunique des Laurentides, notre curseur pointe sur cette sculpture tout en relief de l’Almatien Étienne Boulanger, membre en règle de Cédule 40 qui sévit ici de son propre chef. Porté par Lawren Harris et une pléiade d’autres peintres canadiens, il calque les courbes de leurs tableaux et génère, avec cette superposition de collines, une étoile visible à vol d’oiseau.
Avec l’aide de Jhade Montpetit, Félix B. Desfossés et Stéfanie Requin Tremblay