La passion d’Augustine récolte les honneurs au Gala du cinéma québécois
Avec un total de 6 prix, dont les convoités prix du meilleur film et de la meilleure réalisation, le drame de Léa Pool campé dans un couvent des années 60 a été le grand lauréat du Gala du cinéma québécois.
Ce fut un gala expéditif, avec ses mots de remerciements de 30 secondes top chrono qui brusquent un peu les gagnants, et avec une animation peu inspirée et faussement souriante de Pénélope McQuade et Stéphane Bellavance. Une fois passé le numéro d’ouverture où les animateurs ont pastiché les répliques de certains films de l’année et inévitablement abordé l’affaire Jutra, évoquant surtout leur compassion pour ses présumées victimes, la soirée s’est déroulée rondement.
La passion d’Augustine, film de Léa Pool ayant touché un vaste public, a remporté les prix de Meilleur film, Meilleure réalisation, Meilleure actrice (Céline Bonnier), Meilleure actrice de soutien (Diane Lavallée), Meilleure coiffure (Martin Lapointe) et Meilleurs costumes (Michèle Hamel). Le long métrage campé dans les années 60 en pleine Révolution tranquille raconte le combat d’une religieuse pour sauver un couvent musical menacé de fermeture. Film de facture classique, il constitue un choix prudent. Il y avait pourtant d’excellents films en nomination dans la catégorie Meilleur film : Les démons (qui repart bredouille), Corbo (également bredouille), Les êtres chers (idem) et Félix et Meira (qui a heureusement remporté le trophée du meilleur scénario et celui du film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec).
En recevant le prix de la Meilleure actrice, Céline Bonnier a raconté avoir promu La passion d’Augustine à l’étranger ces derniers jours et mesuré la force de notre cinéma, souvent plus apprécié à l’étranger que chez nous. « Je suis très fière de notre cinéma et de nos acteurs formidables, a-t-elle dit, et j’encouragerais nos gouvernements à aimer notre culture et à nous aider à en être fiers. »
À relire: notre entrevue avec Léa Pool en mars 2015
Guibord s’en va-t-en guerre, du réalisateur Philippe Falardeau, s’est aussi démarqué en remportant trois récompenses, soit Meilleur acteur de soutien (Irdens Exantus), Meilleure musique originale (Martin Léon) et Meilleur montage (Richard Comeau).
En recevant le prix du meilleur documentaire pour Ouïghours, prisonniers de l’absurde, le réalisateur Patricio Henriquez y est allé d’une charge contre Marine le Pen, en visite ces jours-ci au Québec et prônant un discours intolérant dont le Québec, dit-il, n’a pas besoin. Il a été chaleureusement applaudi.
À relire : notre entrevue avec Patricio Henriquez au moment de la sortie de son film
Brooklyn, quant à lui, s’est vu remettre les distinctions pour la Meilleure direction artistique (François Séguin) et la Meilleure direction de la photographie (Yves Bélanger). La Guerre des Tuques 3D,film d’animation réalisé par Jean-François Pouliot et François Brisson, a reçu le trophée du Meilleur son (Raymond Vermette, Christian Rivest, Stéphane Bergeron, Guy Pelletier, Julie Dufour) ainsi que le Billet d’or Cineplex.
Gilbert Sicotte s’est vu décerner le prix du Meilleur acteur pour son rôle marquant dans le film Paul à Québec, de François Bouvier.
Turbo Kid, de Anouk Whissell, François Simard et Yoann-Karl Whissell, a remporté le trophée pour la catégorie Meilleur maquillage (Olivier Xavier).
Pour une deuxième année consécutive, c’est le talentueux François Jaros qui a mis la main sur le prix du Meilleurt court métrage pour son film Maurice, racontant délicatement la fin de vie d’un homme ayant mené une bonne vie et se sentant prêt à quitter ce monde.
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L’hommage à François Dompierre fut l’un des beaux moments de la soirée. Tout sourire, le compositeur chevronné est monté sur scène pour recevoir son prix et s’est raconté en évoquant le souvenir des réalisateurs aux styles contrastés avec lesquels il a travaillé. Un discours plein d’esprit.