Même si ça fait déjà quelques années qu’il est sorti de sa retraite forcée dans un pensionnat pour jeunes adolescents à risque, Earl Sweatshirt en subit encore les répercussions psychologiques. Ainsi, ce troisième album carbure aux productions froides, sans relief, et aux propos amers, teintés par ses problèmes d’anxiété, ses tendances dépressives, sa consommation de drogues et l’énorme cicatrice laissée par le décès de sa grand-mère, qu’il ressasse avec intensité. Le rappeur de 21 ans ne tombe toutefois jamais dans les récits éplorés, préférant laisser son flow rude et sa verve redoutable donner vie à ses émotions. En laissant de côté toutes formes de mélodies accrocheuses au profit d’un habillage minimaliste, concocté par randomblackdude, son alter ego, IDLSIDGO est un autre gros majeur en l’air au visage de la machine rap commerciale, qu’Earl se plaît d’ailleurs à critiquer et ridiculiser à plusieurs reprises.
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Earl Sweatshirt
I Don’t Like Shit, I Don’t Go Outside
Tan Cressida / Columbia Records, 2015