À la liste des premiers albums remarquables de l’histoire du hip-hop américain, qui comprend notamment ceux de Notorious B.I.G., Nas, Kanye West et Kendrick Lamar, on pourra certainement ajouter Summertime ’06, entrée pour le moins fracassante de Vince Staples, qui fait suite au tout aussi acclamé EP Hell Can Wait paru l’an dernier. Portrait intimiste d’un quotidien violent à Long Beach, banlieue de Californie ravagée par la pauvreté, ce premier album officiel raconte le destin à la fois troublant et rédempteur d’un jeune homme qui, à l’été de ses 13 ans, voit brusquement son enfance se terminer, alors qu’il entre dans une gang de rue. Fort d’une direction musicale étoffée, principalement assurée par le producteur reconnu No I.D. qui s’inspire du son «west coast» sans toutefois s’y confiner, l’œuvre permet à Staples de déployer un flow habité et polyvalent qui, grâce à des textes foudroyants, très bien ficelés, capte l’attention de l’auditeur tout au long de ses 60 minutes. L’un des meilleurs albums hip-hop de l’année, sans aucun doute.
EXTRAIT: Senorita