Pratiquement considérés comme des habitués des plaines d’Abraham, Les Cowboys Fringants ont démontré leur constance avec un spectacle solide et interactif, traversant 20 ans de chansons, cumulés sur leurs six albums.
Sitôt les premières notes de La manifestation attrapées par la foule, on se serait cru en 2003, à l’apogée de la popularité des Cowboys. Rien ne semble avoir altéré l’énergie contagieuse et espiègle du groupe, alors que leur fidèle public semblait connaître chaque ligne de leurs hits radio. C’est avec pas moins de douze musiciens sur scène que le spectacle a fait vibrer les spectateurs, très nombreux pour un mardi soir, comme l’a souligné à maintes reprises le chanteur Karl Tremblay, visiblement ému. Avec une section de cuivres, deux batteries et la participation de Frannie Holder (Random Recipe, Dear Criminals) sur le duo Marine marchande, l’immense scène semblait complète…et pourtant!
Puisqu’on ne joue pas sur les plaines à tous les jours, Les Cowboys Fringants se sont allié les services de deux cracheurs de feu et d’un trio de clowns débauchés, clin d’œil à l’esthétique de leur dernier simple, La dévisse. Tous les éléments étaient en place pour un party explosif, un cirque musical culminant au rappel, autour des très populaires Shack à Hector et Toune d’Automne. Ponctué de clowneries, de crowd surfing en bobettes et des magnifiques projections de Martin Bureau, le spectacle souligne de belle manière la longévité d’un groupe qui semble là pour rester.
Coat à franges, coat de cuir
Quelques heures auparavant, Lisa Leblanc faisait son entrée sur scène avec son folk rock franglais. Entre deux solos de banjo sans faille et une collaboration surprise avec les mythiques membres de Voivod, la rayonnante sensation de Rosaireville semblait en grande forme. Cette dernière a pourtant choisi d’enchaîner des pièces introspectives au tempo plutôt lent, changeant drastiquement l’ambiance installée par la prestation précédente.
Au-delà du solo de clavier génital de Rabin Kramaslabovitch, qui a fait jaser bien des festivaliers, on doit retenir la performance éclatante livrée par Les Goules pour leur première (et peut-être dernière) présence sur les plaines.
Toujours aussi irrévérencieux, Keith Kouna a soigneusement pris le temps d’égratigner les conventions du Festival d’été de Québec, tandis que les fans de la première heure étaient tous amassés au-devant de la scène pour entonner les hymnes rock que sont devenus Crabe, Taupe, Fétiche et Vendeur. En bref, du grand art, signé Les Goules.
// À voir ce soir au FEQ: Gab Paquet et Michel Louvain à Place D’Youville dès 19h30, puis on termine la soirée avec A Tribe Called Quest à l’Impérial autour de 23h30.